Jacqueline Landry : détresse et terreur à Vancouver
Originaire de Saguenay, au Québec, Jacqueline Landry a vécu une dizaine d’années à Vancouver, où elle a travaillé comme chef d’antenne au Téléjournal Colombie-Britannique de Radio-Canada. Son travail, au fil du temps, l’a souvent amenée à faire des reportages dans le quartier Downtown Eastside, où elle croisait des prostituées, des sans-abri, des toxicomanes, des revendeurs de drogue et des intervenants et des policiers. C’est dans ce quartier, l’un des plus pauvres et les plus criminalisés de l’Amérique du Nord, que l’auteure a décidé de camper l’action d’une série de polars, Le cri du West Coast Express, dont le second opus, Détresse au crépuscule, paraît ces jours-ci.
En vingt ans, son métier de journaliste lui a permis de recevoir une formation en milieu correctionnel, en plus de suivre des enquêteurs de la GRC et des médecins légistes, en Colombie-Britannique. Grâce à ces rencontres, elle a pu s’imprégner de la réalité des centres de détention et des techniques d’enquêtes sur les meurtres. Très tôt, l’auteure s’était intéressée à la psychothérapie, aux écrits de philosophes sur les traumatismes affectifs, afin de comprendre les comportements de certains criminels.
Dans Détresse au crépuscule, un tueur en série continue de semer la terreur dans la région de Vancouver : une autre femme au corps mutilé est retrouvée sans vie près de la voie ferrée où passe le train du West Coast Express. Le psychopathe, qui se fond depuis des mois dans le Downtown Eastside, a modifié son modus operandi depuis son dernier meurtre. Son terrain de chasse s’étend désormais aux parcs et aux sentiers de la forêt. La GRC et la police de Vancouver se lancent alors dans une traque sans précédent pour arrêter le tueur avant qu’il ne fasse d’autres victimes.
En toile de fond, les lecteurs renoueront avec Raymond, le sans-abri qui inlassablement pousse son panier à travers les sombres rues de la ville, Sylvia, la toxicomane, Inga, la prostituée, tous ces personnages qui nous font pénétrer au cœur de cette folie meurtrière. Sans oublier Rachel, la journaliste, qui devra affronter ses propres démons…
Jacqueline Landry y dépeint la souffrance ravivée qui survient toujours au coucher du soleil, lorsque les ombres s’allongent. La détresse principale dont il est question, c’est celle des prostituées et des sans abri, des êtres extrêmement vulnérables vivant dans un quartier dangereux. La détresse, c’est aussi celle des premiers répondants qui tentent de leur venir en aide et qui voient constamment des fléaux s’aggraver. Enfin, la détresse, c’est celle de ce tueur qui était lui-même une victime avant de devenir un prédateur monstrueux.
Un roman dans lequel émanent tous ces mal-aimés de la société qui vivent de la souffrance et qui doivent faire preuve de courage et de résilience à différents moments de leurs vies.
Détresse au crépuscule, en librairie depuis le 25 août 2020 !
On peut relire aussi Terreur dans le Downtown Eastside (2013), le premier opus de la série.
Feuilletez les premières pages du roman.