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12 février 2021

Fernande Chouinard : à l’ombre de l’oppression

Après avoir publié, en 2012, La tailleuse de clés (Perce-Neige) et, en 2016, Sans réserve (La Grande Marée), l’autrice Fernande Chouinard signe, avec L’ombre de Rosa, un troisième roman accompli, dans lequel elle nous entraîne dans un pays imaginé, qui pourrait être une ancienne république soviétique déchue après l’effondrement de l’URSS. Au cœur cette histoire : Jak, le personnage principal, un homme en colère, révolté, emmuré en lui-même, qui sera confronté à un choix difficile…

Cela fait plus de vingt ans que Jak a quitté sa ville natale dans l’espoir de trouver une vie meilleure, loin de son pays soumis à la dictature. Le passé le rattrape toutefois et il ne parvient pas à oublier le meurtre de Rosa, la jeune fille dont il a déjà été follement amoureux. Il décide de retourner chez lui afin de tuer l’homme qui a ruiné tous ses espoirs. Il passera une semaine à errer sur les lieux qu’il a souvent arpentés avec Rosa et ses amis, en essayant de se convaincre que son choix est le bon et qu’il n’est pas un assassin, mais un justicier. Le bien et le mal se rencontrent et c’est sur la lutte entre les deux que tout se jouera.

Originaire de Tracadie-Sheila, au Nouveau-Brunswick, Fernande Chouinard a été tour à tour enseignante, conseillère en pédagogique au ministère de l’Éducation et directrice de l’éducation au District scolaire de la Péninsule acadienne. Elle est aujourd’hui consultante en développement organisationnel et en relations de travail. Afin de préciser certains aspects de son nouveau roman, l’autrice a entrepris un travail de recherche ces dernières années.

Comme le roman se situe dans un pays du Moyen-Orient (Arménie, Géorgie, Azerbaïdjan), elle a cherché des exemples, dans les journaux, les revues, les nouvelles télévisées, de détails qui pourraient donner une idée générale de lieux aux lecteurs (mets typiques, nom d’hôtel, lieux de travail). Ses recherches lui ont aussi servi de sources d’inspiration et de motivation pour aborder, à travers son écriture, la fin de régimes qui exercent leurs pouvoir de façon absolue et violent les droits fondamentaux des êtres humains. Enfin, elle a aussi consulté quelques ouvrages à caractère politique qui proposent des modèles de gouvernement équitable, dont La guerre des civilisations n’aura pas lieu de Raphaël Ligier, Soumission de Michel Houellebecq, La parole manipulée de Philippe Breton.

Selon Fernande Chouinard, même si les personnages de L’ombre de Rosa sont entraînés dans leurs propres difficultés (en amour / en couple, en politique, au travail), le fil conducteur du roman reste la marche vers un monde meilleur et vers une conscience collective. Un livre sur la dictature, l’oppression, la vengeance, l’exil, mais aussi sur l’amitié, le bien / le mal et la liberté, dans lequel elle prend un plaisir manifeste à jouer avec les atmosphères et les émotions des personnages.

Les têtes se sont retournées d’un bloc au moment où Jak a poussé la porte du Café Yasmine, les regards se sont figés, son allure suspecte a attiré l’attention, sa tête d’évadé. Ses yeux creux, la cicatrice qui lui fendait le sourcil gauche et sa barbe hirsute ont imposé la plus grande prudence. On l’a regardé comme s’il était ceinturé d’explosifs.

L’ombre de Rosa, en librairie le 9 février 2021 !

Feuilletez les premières pages du roman.