Hélène Harbec, la poésie de l’instant
Au cœur du mois de la poésie, en mars, Hélène Harbec publiait son sixième recueil, Jusqu’à quand un petit art de vivre. La poète de Moncton y livre une nouvelle fois une prose du quotidien, à la fois sensible et lumineuse.
Née à Saint-Jean-sur-Richelieu, au Québec, Hélène Harbec poursuit des études en lettres à l’Université Laval avant de s’installer au début des années 1970 à Moncton, au Nouveau-Brunswick. Tour à tour enseignante, infirmière, recherchiste à Radio-Canada ainsi qu’à l’Office national du film, c’est en 1986 qu’elle débute son parcours littéraire en publiant L’été avant la mort, roman co-écrit avec France Daigle. Naviguant entre les genres sans se départir de sa voix poétique singulière, Hélène Harbec se consacre entièrement à l’écriture. Elle participe également à des rencontres auprès d’étudiants et collabore à plusieurs revues littéraires et anthologies de poésie acadienne.
Maintes fois récompensée, l’auteure a reçu en 2002 et en 2014 le Prix Antonine-Maillet-Acadie Vie et s’est également vue remettre deux prix Éloizes ainsi que le prix Champlain pour son récit Chambre 503. En octobre 2018, à l’occasion du Salon du livre de la Péninsule acadienne, elle recevait le Prix quinquennal Antonine-Maillet-Acadie Vie, distinction qui récompense un auteur acadien pour l’ensemble de son œuvre.
Dans son nouveau recueil, Hélène Harbec nous parle de ces petites choses qui peuplent son quotidien, des gens qu’elle croise ou qu’elle observe et du temps qui passe, simplement, dans son petit appartement de Moncton. Fidèle à son regard minimaliste et sensible sur le monde qui l’entoure, la poète exprime, dans sa prose poétique, un désir profond de s’imprégner de vie.
La précarité annoncée par le titre est omniprésente, car le petit art de vivre pourrait arriver dans ses retranchements, fragilisé par le temps et une certaine usure des efforts. Cette crainte n’annihile pourtant pas la persévérance de l’artiste, sa prédisposition pour quelques échappées de lumière et de beauté.
J’ai pensé trouver au retour un paquet, une lettre,
une fleur. Cela suffisait pour me donner l’envie de
rentrer. J’étais préparée à ce qu’il n’y ait rien, mais
ce rien avait déjà une aura.
Jusqu’à quand un petit art de vivre, en librairie depuis le 20 mars 2019.
Feuilletez les premières pages du recueil !