Claire Boulé : de la Crise d’octobre au Printemps érable
Née et ayant grandi à Québec, Claire Boulé garde de sa ville natale la nostalgie du fleuve et l’empreinte des longs hivers neigeux. C’est notamment cette image du Saint-Laurent, ses morceaux de glace qui flottent et se brisent, qui a inspiré l’auteure à écrire Le bruit sourd des glaces, un roman qui nous plonge dans l’histoire récente du Québec.
Printemps 1968 – Un attentat perpétré par de jeunes révolutionnaires cause la mort d’un innocent. Un an plus tard, un homme se jette, entre Lévis et Québec, dans les eaux glacées du fleuve Saint-Laurent. Ce suicide dont la narratrice Monique est témoin et la mort de sa grande amie Claudie, dans des circonstances étranges pendant le festival country de Saint-Tite, vont la hanter longtemps.
Les révélations d’Allan, musicien et ancien compagnon de Claudie, que Monique revoit des années plus tard, jetteront un éclairage nouveau sur ces drames. Puis, des liens d’amitié qu’elle noue avec Laurie, une Amérindienne rescapée des pensionnats, viendront changer le cours de sa vie.
L’écriture de ce roman a débuté il y a un peu plus de cinq ans quand les événements du Printemps érable ont rappelé à Claire Boulé l’époque de la période contestataire de la fin des années soixante et les manifestations précédant la Crise d’octobre. De plus, les revendications des étudiants lui ont remémoré celles du Refus global, un manifeste artistique publié en 1948 à Montréal par les Automatistes. En repensant à Paul-Émile Borduas et à sa révolte contre le pouvoir en place, au temps de la grande noirceur, Claire Boulé a eu alors le goût de mettre en scène des personnages dont le destin se mêlerait à quelques grands moments de l’histoire du Québec.
Avant de se consacrer à l’écriture et à l’art visuel, Claire Boulé a enseigné la littérature aux États-Unis, à Rivière-du-Loup, au Saguenay, puis en Outaouais. Lauréate du Prix littéraire LeDroit 2011 pour son recueil de nouvelles Sortir du cadre (David, 2011), elle est également récipiendaire de la Bourse Ted Marshall 2008 de l’École d’art d’Ottawa, en reconnaissance du mérité artistique et de l’expression de la vie par les arts.
À la hauteur de Québec, l’hiver, les glaces flottantes sont ballottées sans fin sur le fleuve. De décembre à mars, elles glissent lentement d’amont en aval, d’aval en amont. C’est le flux et le reflux des marées. Il m’est arrivé souvent d’observer cette oscillation lorsque je me tenais près de l’embarcadère. Un balancement qui s’inscrit dans la mémoire du corps, tout comme les traversées entre les deux rives […].
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