Conjugaison des leurres
Auteur: André Charlebois Auteur: Tina Charlebois
Conjugaison des leurres donne forme et densité à un rêve mûri, entre un père à la retraite et une fille à la traite : le projet d’écrire une oeuvre commune, où la voix de l’un, avec un accent qui le particularise, se prête aux inflexions de l’autre.
Ce point de rencontre, représentative des préoccupations politiques et intimistes de l’âme franco-ontarienne, permet d’explorer différents thèmes qui constituent la trame de cet échange perpétuel de deux langages originaux, pourtant distincts.
Ces deux poètes, au contraire des complaintes lyriques des scripteurs frappés d’impuissance devant le réel qui les écrase, se proposent d’empoigner le quotidien et d’en extraire la moelle. C’est dans une forme d’ironique allégresse et d’allégorie pragmatique que les désirs enfouis se formulent, les envies de renouveau s’élèvent et se proclament : « [...] la nouvelle démocratie pour un démocrasse renouvelé, le vert pour le brun, et swingue la compagnie. Il ne faut pas oublier de swinguer la bacaisse, dans l’ fond d’une gueule de bois. Si c’est le temps d’une dinde, je comprends mal la farce, et le réveillon me donne une indigestion politique. »